Eduardo Berazaluce Pintado

L'Ornière Rouge
( El Carril Rojo )

2013 : Traduit de l'espagnol.

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Traduction sous une licence Creative Commons http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/3.0/es/deed.fr

Texte original de la nouvelle sur http://www.platabicicordoba.org
À la page I C I

El Carril Rojo 2005

L'Ornière Rouge – traduction de l'espagnol par Brothel & Cie inc.® ™ - 2013
Publié sur : Bicy Gonzo et la bicyclette de plus, la bicyclette littéraire

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L'Ornière Rouge

Dans la chaude lumière de quelque cuisine. Une femme affairée prépare avec amour le dîner de son fils. D'une main elle compose un numéro de téléphone, de l'autre elle remue le ragoût.

Si nous observons attentivement, nous percevons comment le fumet de cette marmite survole la pièce jusqu'à s'échapper par dessous la porte du foyer. Maintenant dans l'escalier il descend étage par étage et arrive estompé au vestibule. Là il enveloppe l'expression atterrée d'une voisine qui jette un coup d'oeil à l'extérieur, décrit des volutes dans l'air et enfin s'échappe dans la rue.

Maintenant c'est difficile de le suivre, mais nous verrons qu'il suit son chemin en traversant un cercle de personnes effrayées. Il se coule entre leurs jambes. Il a perdu de la force, mais il continue d'avancer sur les traces de freinage laissées par une voiture jusqu'à toucher les roues encore chaudes. Il escalade avec difficulté la carrosserie en dessinant son contour. Il descend par les inutiles pare-chocs et se retrouve face à la rotation saccadée d'une roue de bicyclette. Il joue avec les pédales qui gisent dans une ornière étroite et rouge qui occupe une partie du bord du trottoir.

Notre arôme, diffus maintenant en senteurs éparses avance en zigzagant sur la surface d'une flaque, d'un rouge plus intense que la terre d'ici. Il glisse en caressant une petite main pâle et gisante. Un téléphone portable est abrité entre ses doigts. Il sonne faiblement. Personne n'a le courage de répondre.

FIN