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Une Excellente Escapade
Nous présentons ci-dessous Une Excellente Escapade ( An Excellent Adventure ), un récit court de - c'est la relation particulièrement intéressante, d'une vraie randonnée - Jim Foreman, auteur, photographe, voyageur...
Nous avons traduit ce récit court en français
Jim Foreman
Une Excellente Escapade
( An Excellent Adventure )
2013 : Traduit de l'anglais.
Site officiel de Jim Foreman : www.jimforeman.com
Lien vers la page du site de Jim Foreman où est publié An Excellent Adventure
An Excellent Adventure - 1997
Une Excellente Escapade – traduction de l'anglais par Brothel & Cie inc.® - 2013
Publié sur : la Bicyclette de Plus, la bicyclette littéraire
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Une Excellente Escapade
Ma pratique du cyclisme au cours de l'année 1996 avait été un désastre. Peu importe l'évènement qui s'annonçait, quelque chose semblait toujours contrecarrer mes plans d'y participer. Je dus même renoncer au Grand Tour deux jours avant le départ. Mais un rayon de soleil peut toujours briller même les jours les plus sombres. Juste quand il semblait que toute l'année allait s'échapper sans que j'aie pu faire grand chose d'autre que rouler en rond, les choses commencèrent à se mettre en place pour une fantastique odyssée cycliste. Le 13 septembre me trouva sur un vol traversant l'Atlantique vers l'Angleterre.
Des trains qui déchirent la campagne paisible à plus de cent miles à l'heure me transportèrent rapidement à travers les 130 miles de l'aéroport de Gatwick à la maison d'un ami dans la ville historique de Bath où je passai le premier jour à combattre le décalage horaire et le second à visiter à pied la belle ville. Puis armé de cartes sur lesquelles il avait noté plusieurs attractions touristiques susceptibles de m'intéresser, je m'élançai sur un mountain-bike Raleigh qu'on m'avait prêté.
Mon seul plan ferme était d'être de retour dans cinq jours. J'avais mes doutes quant à une randonnée avec un guidon plat mais il démontra faire partie du véhicule idéal vu que la plupart des routes sur lesquelles je voyageais auraient été très inconfortables sur des pneus étroits.
Je partis vers l'est en sortant de Bath, roulant sur un chemin autrefois piétiné par des chevaux pendant qu'ils tiraient des péniches le long du canal de Kennet & Avon, jusqu'à ce que la faim me conduisit à m'arrêter pour la nuit dans un Bed & Breakfast dans un village justement appelé Hungerford ( NdT : qu'on pourrait traduire par L'Affamé ). La plupart de ces vaillants bateaux qui autrefois trasnportaient du fret entre Londres et Bristol, ont été convertis en bateaux résidentiels de mauvais goût, amarrés à demeure sur des kilomètres tout le long des rives du canal.
Je laissai le canal pour poursuivre mon voyage vers le nord sur des routes à peine assez larges pour une voiture, pour voir le très ancien château d'Uffington et un cheval blanc plus grand qu'un terrain de football. Il a été réalisé en grattant la terre sur six pouces d'épaisseur pour mettre à nu la colline de craie blanche. Non seulement qui, mais quand et pourquoi il a été réalisé reste un mystère, mais il est connu pour caracoler à travers le flanc du coteau depuis 1607. De là je suivis une piste gravée dans le sol il y a un millier d'années par des gens en chemin vers l'ancien village d'Avebury où des centaines de pierres sont disposées en figures géométriques. Cette nuit là je dormis dans une maison construite avant que Colomb fasse voiles en 1492, après avoir diné dans un endroit qui ne sert pas de viande.
Toute cette zone est fendue de profonds fossés qui n'ont aucune fonction apparente mais courent sur des miles en parfaites lignes droites. Partout où vous regardez le paysage est marqué de points qui sont des monticules servant de tombes, connus sous le nom de tumulus. Le plus grand monticule a trois cents pieds de hauteur et couvre cinq acres. Les experts pensent qu'il a fallu cinq cents hommmes et dix années pour l'édifier.
Attiré comme un lemming par la mer, je grimpai les raidillons qui me conduisaient à la plaine de Salisbury pour visiter le plus fameux piège à touriste d'Angleterre, mais après la majesté des cercles de pierre d'Avebury, Stonehenge fut presqu'une déception. Cette nuit je restai dans le nec plus ultra des hébergements low-cost pour les randonneurs et les cyclistes : une grange pour camper. Comme le nom l'indique c'est une grange avec quelques lits de camp pour voyageurs épuisés. Le coût est seulement de deux livres, environ trois dollars. Si vous n'avez pas de sac de couchage ils vous louent une couverture et une enveloppe en drap pour un pound de plus. Cette enveloppe en drap est comme une taie d'oreiller surdimensionnée. Le dîner de cette nuit consista en un énorme bol de ragoût d'agneau cuit dans un pot de fer suspendu dans une cheminée. Inutile de dire qu'avec la peur de la maladie de la vache folle, peu d'endroits en Angleterre servent du boeuf.
Je me promenai sur les sentiers ruraux du sud-est de l'Angleterre, évitant intentionnellement les lieux fréquentés par les touristes et séjournant dans des petites villes avec des noms bizarres. Chaque village, aussi petit soit-il, à son pub qui s'il était déplacé en Oklahoma serait considéré comme un authentique bar de péquenauds. La distraction préférée après quelques pintes de bière n'est pas quelque chose d'aussi mondain que le billard ou les fléchettes, mais un jeu sauvage appellé Ferret Legging ( NdT : furet dans le pantalon ).
Les gens dans l'Angleterre rurale gardent des furets pour contrôler les plaies ménagères telles que les souris, les serpents, les sauterelles, les cafards et les araignées. Avec des griffes aussi aigües que des aiguilles, ils sont aussi capables de courir en haut des murs et à travers des plafonds à poutres apparentes, pour poursuivre les mites et les mouches. Qaund ils ne gagnent pas leur pain comme chasseurs de vermines, ils ravissent par un jeu constant de poursuites en filant dans les recoins sombres.
Ceux qui projettent de participer au jeu de Ferret Legging, apportent leurs propres furets dans des cages en fil de fer de la taille d'une boite à sandwich. Pendant que leurs propriétaires sont occupés avec des pintes de bière brune, les furets, qui peuvent se voir les uns les autres dans leurs cages, s'excitent d'enthousiasme pour une bonne poursuite, ou quoi que ce soit d'autre que les furets aiment faire.
Quand vient le moment de jouer, les tables sont reculées et tous ceux qui veulent participer mettent un billet de dix pounds sur le bar, puis ils font cercle comme une équipe de football. Quand chacun est prêt, ils versent leurs furets dans leurs pantalons puis un autre par dessus. Les spectateurs mettent leurs jambes de pantalons dans leurs chaussettes et les femmes entourent fermement leurs jambes avec leurs jupes afin de ne pas faire partie du jeu.
En quelques secondes la poursuite débute avec les furets courant l'un après l'autre en haut et en bas dans les jambes de pantalon, sans se soucier dans celui de qui ils sont ni si leurs griffes aiguisées comme des aiguilles attaquent le tissu ou la peau nue. L'abandon des joueurs est plutôt rapide car ils dansent hors du cercle essayant de secouer les furets hors de leurs pantalons. Le dernier homme avec des furets dans son pantalon gagne. Les furets sont retournés dans leurs cages pendant que le gagnant ramasse l'argent et paye une tournée générale. C'est beaucoup plus amusant à regarder qu'un concours de buveurs de bière.
Au long de la route j'ai traversé les endroits où deux films assez célèbres ont été tournés. Le Dr Dolittle parlait aux animaux à un endroit appelé Castle Combe et l'océan où le bateau était amarré n'est rien de plus qu'un cours d'eau de quelques pouces de profondeur. Je ne le réalisai pas sur l'instant, mais une vieille auberge de 400 ans dénommée " The George " où j'avais passé une nuit, était aussi l'endoit où Tom Jones avait été filmé. J'avais dîné dans la pièce où la fameuse scène de séduction avait été mise en scène. Il est plutôt surprenant qu'il n'y ait aucune indication de ce qu'un film a été tourné ici. Je louai la vidéo et reconnus l'endroit.
C'est seulement lors d'une telle équipée qu'on peut arriver à une convention de collectionneurs de bus anciens. Je roulais dans un village où il devait y en avoir une vingtaine, chacun méticuleusement restauré au point où il paraissait identique au jour où il sortit de l'usine. Le plus ancien datait de 1924 et devait être démarré à la manivelle. Je savais que les gens collectionnent toutes sortes de choses, mais je ne m'attendais pas à un collectionneur de bus londoniens à double étage.
Il n'y avait pas de compteur sur le vélo, mais j'estime avoir roulé 180 miles pendant ces cinq jours. La distance entre les villes est si courte, et il y a tant de choses à voir et à faire qu'il n'y a pas besoin d'accumuler les kilomètres chaque jour. De plus, cette partie du pays est si petite qu'on peut la traverser en un seul jour.
On dit que quand on voyage en voiture on est en contact avec la chaussée, mais qu'en bicyclette on est en contact avec les gens. Je le crois vraiment. Partout où je suis allé les gens étaient plus sympathiques et plus serviables.
Les trois derniers jours de mon odyssée se passèrent à faire ce que font les touristes à Londres, une ville de sept millions de personnes, dont la moitié parlent une langue autre que l'anglais et dont la plupart vont quelque part au même moment. Ils ont le plus grand système de transport public souterrain que j'aie jamais vu. Une fois maitrisé, il vous conduira exactement à n'importe quel endroit où vous voulez aller, à des vitesses dix fois plus rapides que celle qu'on peut atteindre dans le traffic bouillonnant des rues au-dessus.
J'ai visité la Tour de Londres où des gens ont perdu leur tête pour avoir dit des choses qui maintenant ne sont considérées rien de plus que de la rhétorique politique. J'ai vérifié ma montre avec Big Ben, écouté le carillon de Westminster Abbey et exploré le terrier connu comme la Salle du Cabinet de Guerre. Il fut fermé à la fin de la Seconde Guerre Mondiale et le resta pendant plus de quarante ans jusqu'à ce qu'il fut réouvert comme site touristique. Si vous étudiez cette grande guerre, c'est un must pour quiconque visite Londres. J'ai également vu le rêve d'un avocat spécialisé dans les divorces, Kensington Palace, problablement la plus grande maison à avoir changé d'hôte lors de la séparation d'un couple.
J'ai trouvé un petit coin de foyer, un endroit appelé le Texas Lone Star Cafe. Bon, peut-être pas tant que ça le goût du foyer. Je suis un Texan de cinquième génération et y vit depuis cinquante ans, mais je n'ai jamais mangé la spécialité du jour d'ici : les fajitas d'agneau.
Ce fut un formidable voyage et un de ceux que je recommenderais à tous. Il compense certainement toutes les sorties cyclistes locales que j'ai pu manquer.
FIN
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